Dépister les maladies avant qu'elles n'apparaissent, traiter de manière ciblée, les médecins utilisent déjà la médecine personnalisée
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Dr.Good!

Newsletter du 01 mars 2022

  Modes de vie

Prévention, traitement : la médecine personnalisée, c'est maintenant !

Une science vise à mieux comprendre les spécificités de chaque maladie, de chaque individu, pour mieux les soigner. Médecine individualisée, personnalisée, de précision... Sous ces appellations, cette discipline, qui se développe dans le monde, repose sur les nouvelles technologies, la big data et l'intelligence artificielle (IA).
Et ce n'est plus « la médecine du futur », mais bien celle d'aujourd'hui. Déjà, les données des patients sont analysées pour affiner les diagnostics, sélectionner les thérapies adéquates, personnaliser la réponse médicale. Ces enjeux sont au cœur du Symposium P2M qui se tient à Rouen les 24 et 25 mars.
Comment utilise-t-on, aujourd'hui, la médecine de précision ? Comment se développe cette approche en France ? Les réponses du Pr Soumeya Bekri, chef de service du Laboratoire de biochimie métabolique du CHU de Rouen et co-fondatrice du Symposium.
Pourquoi l’intelligence artificielle s’impose-t-elle en médecine ?

Pr Soumeya Bekri. C'est une révolution dans l'approche médicale. L’analyse de quelques microlitres de n'importe quel fluide biologique (sang, salive...) peut générer des milliers de résultats que notre cerveau est incapable de traiter.
La radiologie, les bilans biologiques, la neurophysiologie... tout ceci produit une masse de données immense qui n'est pas encore suffisamment exploitée.
Il existe d'ores et déjà de nombreux outils pour traiter ces données – ils ont d'ailleurs été créés, à l'origine, pour la finance.
Tout l'enjeu, actuellement, consiste à coupler cette masse de données avec les technologies dont on dispose, pour extraire l'information et aider le clinicien à faire le bon choix.


"Certaines molécules, que l'on prescrit à tout le monde, comme leparacétamol, fonctionnent sur certains patients mais sontinefficaces sur d'autres".
 

Que permettent ces outils, concrètement ?
Pr Soumeya Bekri. On y a recours en cancérologie, par exemple, car on sait que chaque cancer induit des modifications propres au type de cancer et à l'individu. Avec l'intelligence artificielle, on peut cibler cette modification, comparer les tumeurs, savoir pourquoi elle est apparue, comment elle réagira tel traitement... Et donc maximiser l'efficacité des thérapies et diminuer leurs effets secondaires.
L'analyse des données permet de créer des bases populationnelles et de stratifier les patients. On sait que certaines molécules, qu'on prescrit pourtant à tout le monde (comme le paracétamol), fonctionnent sur certains patients mais sont complètement inefficaces sur d'autres (en fonction de leur métabolisme, par exemple). Cette stratification des patients permet de mieux comprendre, de mieux cibler.
Il y a aussi des retombées médico-économiques (moins d'hospitalisations liées aux effets secondaires, plus d'efficacité thérapeutique...).
Autre exemple : en réanimation, on peut prédire la trajectoire du patient à partir de ses données biologiques, cliniques et physiologiques, en fonction de différents scénari, et choisir le plus adapté.
La médecine de précision permet-elle aussi de renforcer la prévention ?
Pr Soumeya Bekri. Oui, c'est même l'un de ses piliers. Il y a tout un pan d'études sur le patient bien-portant, les « Wellness Studies » : qu'est-ce qui fait qu'une personne est en bonne santé, pourquoi elle tombe malade ?
Avec les data, on peut dépister les maladies avant qu'elles ne se déclarent, en fonction des facteurs de risques, des comportements... La médecine de précision a pour objectif de personnaliser, mais aussi de renforcer le mieux-être du patient avant qu'il ne soit malade.
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Que faut-il faire en priorité pour développer cette approche ?
Pr Soumeya Bekri. Il est nécessaire de former les praticiens, mais aussi de doter les hôpitaux. Il y a tout un corps de métier à créer et à développer, à la croisée du numérique et du médical. Actuellement, on a des départements d'informatique médicale mais leur rôle doit être renforcé. Dans le service de réanimation pédiatrique où l'on utilise l'IA pour prédire la trajectoire du patient (situé au Sickkids,Toronto, Canada), des bioinformaticiens sont présents dans le service pour analyser des données... En France, il y a un vrai effort de formation à déployer.
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Cannabis thérapeutique : les Français approuvent
Longtemps décrié, le cannabis à usage médical ne fait plus désormais débat en France. Un récent sondage Ifop montre que 70 % des habitants y sont favorables. Les autorités sanitaires ont d'ailleurs lancé, en février, des travaux qui ont pour objectif la création d’une filière française consacrée à la production et la commercialisation de cannabis à usage thérapeutique.
Il est indiqué  notamment dans certaines douleurs neurologiques, des épilepsies sévères et résistantes aux médicaments et en cancérologie.
Le sondage montre aussi que les citoyens sont de plus en plus favorables au CBD (cannabidiol, l'un des composants non psychoactifs du cannabis) vendu dans des boutiques sous forme de fleurs ou de feuilles : plus de la moitié des sondés soutiennent leur commercialisation.
Il y a un mois, le Conseil d'Etat a suspendu un arrêté du gouvernement interdisant la vente de CBD.
Asthme : le tabagisme passif en cause
Une analyse portant sur 137 000 personnes et 56 études s'est penchée sur les principaux facteurs de risque de l'asthme, une maladie inflammatoire qui touche trois millions de Français.
Le tabagisme passif occupe la première place du podium, à domicile ou sur le lieu de travail. « Les enfants étaient les principales victimes du tabagisme passif, exposés au tabagisme de leurs parents », notent les chercheurs. Vient ensuite la literie, notamment les matières synthétiques (nylon, acrylique...) qui concentrent plus d'allergènes et favorisent le développement d'acariens. Enfin, les personnes qui se chauffent au gaz sont plus sujettes à l'asthme.
Alimentation : les femmes se serrent la ceinture
Excès d’alcool et produits transformés, trop de sucre et de sel pointent deux députés dans un rapport parlementaire sur l'alimentation des Français.
Les élus reconnaissent que notre alimentation s'est plutôt équilibrée, que la consommation de fruits augmente mais que  les apports en fibres (20 g chez les adultes), sont « très en deçà des recommandations nutritionnelles de 30 g ». Les inégalités territoriales, sociales et entre hommes femmes perdurent.
« Les femmes sont davantage soumises à l’injonction de la minceur et font, le plus souvent des régimes, à leur initiative alors que les régimes engagés par les hommes viennent plus souvent d’une injonction médicale », rappellent les rapporteurs qui formulent 22 propositions pour une alimentation plus responsable.
 
Le coup d'œil de l'équipe Dr.Good!
Les jeunes citoyens en péril
On les disait hermétiques à la politique et encore plus à ceux qui l’incarnent. Il faut dire qu’au premier tour de la présidentielle de 2017, 29 % des 18-30 ans s’étaient abstenus contre 22 % de la population générale.
Il semble que la crise sanitaire et l’impact sur leur vie aient rebattu les cartes. Selon le sondage Ipsos-Sopra Steria réalisé pour la Fage (1) et dévoilé par le Parisien, 8 jeunes sur dix envisagent d’aller voter le 10 avril. Alors que la campagne ne passionne pas les autres électeurs, 60 % des 18-30 ans sont eux intéressés par cette bataille électorale. Même s’ils sont autant (57 %) à déplorer l’absence de sujets concernant leur tranche d’âge dans le débat.
Et dans ce domaine, leurs priorités sont bien identifiées et laissent peu de place à l’insouciance. Pour les 18-30 ans, les thèmes prioritaires sont le pouvoir d’achat (37 %), le climat et l’environnement (32 %) et la santé (30 %). Si le choix de l’écologie est une constante, les autres s’expliquent en grande partie par l’onde de choc subie ces derniers mois.
Plus de la moitié des jeunes a eu des difficultés à se nourrir correctement durant la crise, ou à payer un loyer ; plus d’un sur trois a dû renoncer à des soins.

Le traumatisme de l’épidémie, la privation de relations sociales lors des confinements, ont entamé le moral au point que 40 % des plus jeunes (18-24 ans) présenteraient des troubles anxieux.
« Après avoir vécu deux ans de Covid, on enchaîne avec la perspective d’une guerre », résume , dépitée, une élève de terminale qui votera en avril pour la première fois.
Philippe Berrebi

(1) Fédération des associations générales étudiantes. Sondage réalisé du 11 au 20 janvier 2022 auprès d’un échantillon représentatif de 2007 personnes représentatif des 18-30 ans.

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